Bonjour à tous !
Pour ceux qui me suivent depuis longtemps,vous n’êtes pas sans savoir que faire des gamejam, j’adore ça. Peu importe le sujet, me challenger et faire des projets complètement buggué et mal foutus en deux jours, ça m’amuse fortement.
Donc quoi de mieux que d’avoir l’occasion de participer à une jam organisée par les potes directement ? C’est ainsi que j’ai plongé dans la jam Crée le jeu organisée par La Developpeuse du Dimanche, Miss Myu et l’Agrume Masqué (un collectif, qui jusque dans la modération du Discord, était uniquement composé de femmes. Une potentielle coïncidence mais ce détail m’a plu).
Principe controversé
Une gamejam, c’est réaliser un jeu en un temps très court. Pour CréeLeJeu, c’était un peu plus de 48h. Autant dire que personne n’allait ressortir avec une production parfaite à l’image de nos rêves de début de projet. Et au premier abord, j’étais même très surpris que cette jam s’organise, car en ces temps troubles chez les majors de l’industrie1, proposer un exercice où le but est de se donner à fond pendant deux jours sans relâche me semblait être à l’opposé des valeurs partagées par mes confrères (comme nous l’explique Miss Myu en vidéo2).
C’était sans compter sur le soin apporté par les organisatrices pour casser ce code de “performance à tout prix” pour éduquer les participants à considérer leur activité comme un loisir et non une compétition. “Faites de votre mieux”, “Ce n’est pas grave si vous n’avez pas le temps de finir”, “Au pire on vous laisse une semaine pour boucler votre projet après le weekend”, “Allez, il est temps d’aller se coucher”, ces phrases ont été répétées par les encadrantes pour véritablement pousser les créateurs à ne pas se mettre en danger et à ne pas perturber notre organisme pour un projet qui se veut avant tout fun.
Début de la jam
Bien avant le début de la jam, le thème était donné sur leur Twitter : “Le jeu dont vous rêviez enfant”. Ayant l’habitude de faire des jam, avoir un thème aussi large et vaste n’était franchement pas évident. Autant dire qu’il n’y avait finalement pas vraiment de thème : chacun pouvait créer ce qu’il voulait, et ce côté nostalgie servait juste de filtre implicite pour sélectionner ses idées, mais pas de poids fort qui rassemblerait tous les jeux autour d’un fil rouge reconnaissable.
J’étais un peu perdu par le thème ne sachant pas à quoi m’accrocher, avant que mes partenaires ne me disent “de toute manière on fait ce qu’on veut !” et c’est là que j’ai compris que compte tenu du caractère de vulgarisation des contenus proposés par les organisatrices, il y allait avoir beaucoup de jammers novices (et ça n’a pas loupé). Ainsi ce thème était bon pour ne pas restreindre les gens et les laisser faire ce qu’ils veulent. En conclusion, c’était une trouvaille intéressante pour le public à qui cette jam était majoritairement adressée. Cette jam était principalement faite pour adresser à tous les participants : qui que vous soyez, vous pouvez créer des jeux, une valeur déjà promue par la Developpeuse du Dimanche pendant son Ted X3.
Cela est appuyé par la présence et l’encadrement fait de personnes marginalisées, qui est je pense la 3eme valeur importante qu’il faut reconnaitre dans cette jam, tel que nous l’explique l’Agrume Masqué sur Twitter4, en créant un Discord safe, et où chacun peut demander l’accès à des channels particuliers pour se retrouver en non-mixité si besoin. Bref je n’ai pas besoin d’insister plus sur l’accent qui a été mis sur le fait que chaque participant avait de quoi se sentir bien et en sécurité, ainsi que libre de ses mouvements pour proposer une création personnelle.
C’est ainsi que la jam a démarré.
Déroulé de la jam
Puis il a fallu coder. Avec notre équipe composée de Shauni au son, Sheeplip au dessin et moi au code, on a réalisé un jeu dont le concept me plait bien, mais à l’heures où j’écris ces lignes, le jeu n’est pas jouable compte tenu de l’impressionnante quantité de bugs. Promis dès que le projet est stable je vous file un lien direct vers le jeu.
Au cours du weekend on a pu voir apparaitre plein de screenshot sur le Discord et je reste impressionné par la quantité de projets et le soin qui a été apporté à chacun, en particulier sur les aspects graphiques, qui si l’on m’écoutait, seraient probablement le dernier truc à considérer en jam !
Autre point important : le channel d’entraide qui a tourné à plein régime pendant ces deux jours, car en plus de produire leurs jeux, les membres des différentes équipes aidaient les autres à ne pas rester coincé sur un soucis. Cette solidarité exemplaire représente le confort que chacun pouvait obtenir pendant le développement de son jeu.
Les projets ont été portés par des équipes passionnées et déterminées, et ca se ressent sur tous les projets, des plus simples aux plus costauds.
Le mot de la fin
De loin, cette jam ressemble à toutes les autres : un thème flou à adapter sur 48h, on est vraiment sur le standard absolu d’énormément de gamejams. Mais c’est en recontrant l’organisation et les participants que l’on saisit les ambitions réelles de ce projet social et créatif. Offrir un challenge artisitique ouvert à tous dans un cadre de très haute qualité, on ne trouve clairement pas ça partout. C’est ici que cette jam se démarque, et qu’elle porte tout son intérêt, donc pour ceux qui n’oseraient pas se lancer, ou qui croiraient impossible d’être capable de réaliser un jeu : cette jam vous prouve le contraire, et vous donne clairement l’occasion de tenter l’expérience. Donc si l’an prochain une seconde édition se profile, profitez en et foncez ! Cette gamejam vous plongera dans un environnement agréable, au milieu duquel vous êtes sûr de passer un bon moment !